Fédération 3977 Paris, le 14 juin 2023
15 juin, journée mondiale de sensibilisation contre les maltraitances des personnes âgées !
Le 15 juin est la journée mondiale de lutte contre les maltraitances faites aux personnes âgées. La Fédération 3977 contre les maltraitances souligne l’importance de cet évènement, pour lequel de multiples initiatives sont mises en œuvre, par les 50 centres d’écoute adhérents, sur l’ensemble du territoire national. Le ministère de l’autonomie et des personnes en situation d’handicap a lancé une concertation dans le cadre des Etats Généraux sur les maltraitances pour recueillir les réflexions des acteurs et associations concernés. Les contributions sont en cours d’analyse par le ministère. La Fédération 3977 insiste sur le fait qu’elles doivent déboucher sur un véritable plan de lutte contre les maltraitances. EXPLOSION DU NOMBRE D’APPELS SUITE A LA SORTIE DU LIVRE « LES FOSSOYEURS » DE VICTOR CASTENET + 62.5% d’appels reçus en 2022. La Fédération 3977 contre les maltraitances a créé 8920 nouveaux dossiers en 2022 : victimes, proches ou professionnels témoins. Les maltraitances principales déclarées sont :- les négligences (maltraitances institutionnelles) : 25% des déclarations, en lien direct avec la crise « ORPEA » ;- les maltraitances psychologiques : 21% (avec une augmentation des situations à domicile) ;- les maltraitances physiques : 19% (avec là aussi une progression du domicile, certainement du fait d’une libération de la parole). TOUJOURS PLUS DE FAITS DE MALTRAITANCES ET UNE PAROLE PLUS LIBRE EN 2022. La lutte contre les maltraitances en France reste un combat de chaque jour. Nous devons encore beaucoup améliorer notre capacité à limiter le phénomène des maltraitances. La priorité est la prévention des maltraitances d’origine institutionnelle. Cela passe par plusieurs mesures et notamment :- mettre en place un dispositif de gestion des risques dans chaque service et chaque établissement ;- évaluer les effets des mesures mises en œuvre pour chaque situation de maltraitance ;- former les professionnels et les proches aidants… 
Nécessité d’un plan de lutte contre les maltraitancesLa Fédération 3977 contre les maltraitances préconise de formaliser et piloter de façon concertée une politique publique consacrée aux maltraitances.La multiplicité des objectifs, actions, intervenants et obstacles, nécessite une mobilisation nationale de moyens.

SFGG
JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES MALTRAITANCES DES PERSONNES ÂGÉES : 
82% des victimes de maltraitance ont 60 ans et plus.
Le 3977 est le numéro d’urgence mis en place par les pouvoirs publics pour signaler une maltraitance à l’encontre d’une personne adulte vulnérable, âgée ou handicapée. Sur les 82 000 appels reçus en 2022 (contre 38 000 en 2021), 82% des victimes de maltraitance ont 60 ans et plus.       
L’occasion pour la SFGG, par la voix du Dr Sophie Moulias, gériatre et spécialiste des questions éthiques, de rappeler, en cette Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées, qu’une personne âgée de plus de 60 ans et a fortiori de plus de 80 ans est souvent victime de discrimination dans notre société, voire de maltraitance psychologique, physique ou financière.         
Une vision toujours hyper négative de la vieillesse.
Ces chiffres sont probablement encore en deçà de la réalité.
Il nous faut l’admettre, notre société est maltraitante avec ses citoyens les plus âgés. Une maltraitance qui peut avoir lieu au sein de la famille, mais également au sein des institutions et même plus largement au niveau de la société, qui nourrit au quotidien des préjugés dévalorisant les personnes âgées.
Ainsi, considérer toutes les personnes âgées, sans distinction, comme des personnes fragiles et dépendantes, au seul titre de leur âge, penser qu’elles sont moins utiles que d’autres à la société car elles sont à la retraite, les exclure de l’accès aux soins et de l’accès aux droits etc est injuste, réducteur, stigmatisant et préjudiciable pour les personnes âgées. Le raccourci sociétal veut en effet que lorsqu’on parle du grand âge, on n’envisage que des personnes extrêmement dépendantes qui, en réalité, ne représentent que moins de 5% de la population des plus de 80 ans.
Cet âgisme, la discrimination sur l’âge, est aujourd’hui flambant. Il a toujours existé, mais il est totalement décomplexé depuis l’épidémie de COVID-19. Il est urgent de rappeler que les personnes âgées ont les mêmes droits fondamentaux que les autres individus. Plus encore, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) constate, avec inquiétude, que “la société prend volontiers une posture dominante vis-à-vis des plus âgés au nom de leur supposée vulnérabilité, en leur imposant ce qui lui semble le mieux pour eux”. Cela pose un vrai problème éthique.       
 Légiférer la fin de vie : “on ne peut pas limiter le soin au curatif” 
Alors que les politiques cherchent à légiférer sur l’aide active à mourir, la SFGG souhaite faire une mise au point sur le rôle des soignants, et notamment en gériatrie : “Nous sommes une spécialité d’accompagnement, la mort fait partie de nos métiers aussi bien que la vie. Mais pour vivre, il faut accepter de vieillir et aujourd’hui, ce qui devrait être un succès pour notre société, notre longévité hors norme par rapport à la majorité des pays du globe, semble être une problématique. La population âgée, et par rebond notre spécialité, souffre beaucoup de cette vision négative. ”Le sens de notre métier est bien celui d’aider les personnes âgées à vivre avec la meilleure santé possible et avec la qualité de vie la plus optimale (en évitant la dépendance) grâce au suivi et au traitement de leurs maladies chroniques.
Légiférer sur la fin de vie, c’est prendre le risque de dérives observées dans les pays qui ont sauté le pas (notamment en Belgique et aux Pays-Bas). C’est courir le risque de trouver plus facile d’écourter une vie, jugée sans avenir et sans joie, mais surtout envisagée en souffrance et sans soins, que d’appliquer les recommandations de toutes les lois de santé du 21e siècle, visant à développer les soins et particulièrement les soins palliatifs. Sans compter que la majorité des personnes âgées meurt tranquillement dans son lit sans avoir besoin de soins palliatifs !’.Par ailleurs, envisager les soins de fin de vie comme uniquement du curatif et de la technique, c’est oublier le côté humain de nos métiers, le fait de pouvoir accompagner, d’être présent, d’être disponible pour les âgés. L’humanité n’est pas envisagée dans la réflexion du soin et c’est un tort. Vouloir mettre en place aide active à mourir ne palliera pas cette présence humaine. 
 Pour éviter la maltraitance, il faut réapprendre à vivre ensemble au lieu de vouloir donner la mort. Le grand âge fait partie de la vie. Ce n’est pas une maladie d’avoir un grand âge même si, à un âge très avancé on meurt toujours de maladie (les centenaires ont plusieurs maladies chroniques). Le problème réside dans la vision utilitariste et la temporalité que nous accordons à la souffrance et à la mort, en choisissant de l’écourter le plus possible. Or le temps de la mort est un temps de la vie, au même titre qu’une autre étape de la vie. Tout le monde sait qu’il va mourir un jour, mais ce temps du mourir c’est un temps qu’il faut se réapproprier au niveau humain. Dans une époque désacralisée et dé-spiritualisée, l’une des solutions que nous souhaitons, en ce jour, mettre en avant est de “réapprendre le vivre ensemble, la solidarité, la fraternité et de redonner un sens à la valeur de la vie. Toutes les étapes de la vie se valent, de la naissance à la mort – et même dans une situation de grande dépendance où des signes de vitalité existent encore.” Il faudrait accepter, collectivement, que la seule façon de vivre longtemps est de vieillir et qu’il ne faut pas projeter sa propre souffrance sur l’état des plus âgés. LIRE LE COMMUNIQUÉ DE PRESSE SUR LE SITE DE LA SFGGCopyright © *2023 – La SFGG

15 juin : journée mondiale de lutte contre la maltraitance aux personnes âgées

Alma Nord Pas de Calais, membre de la Fédération Nationale 3977, lutte depuis 2015 contre la maltraitance faite aux personnes âgées et/ou en situation de handicap, en les aidant dans leurs démarches, en les soutenant dans leurs actions.

En ce 15 juin, journée mondiale de lutte contre la maltraitance aux personnes âgées, Alma NPdC reste mobilisé.

Si vous êtes ou êtes témoin de maltraitance, appelez le 3977, 7 jours sur 7.

15 juin, Journée mondiale contre les maltraitances :

« marquer le coup, sans marquer le pas »

Ce mardi 15 juin marque la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, instaurée par l’Organisation des Nations Unies.
Comment ne pas se saisir de cette occasion pour mettre en lumière ce fait de société à la fois :

  • fréquent (16% des personnes de plus de 60 ans selon une méta-analyse internationale),
  • grave (décès, hospitalisations et autres soins, séquelles, qualité de vie altérée)
  • et méconnu (selon l’OMS, seule une situation de maltraitance sur 20 donne lieu à une alerte).

Interrogeons-nous sur la portée de cette journée, restreinte aux seules victimes âgées, et sur ce qui est fait à ce sujet les 364 autres jours de l’année qui suivent ou précèdent ce 15 juin, entre la journée des câlins (21 janvier) et celle de la gentillesse (3 novembre).

La nouvelle définition mise en avant en France par la Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance distingue les violences (tout un chacun peut en être victime), des maltraitances, qui touchent des personnes en situation de vulnérabilité : enfants, personnes atteintes de maladies, de séquelles de maladies ou d’accident, en situation de handicap, ou subissant des facteurs sociaux défavorables : en fait, l’âge n’y est pour rien.

En 2020, la Fédération contre les maltraitances a reçu 28 198 appels par sa plateforme téléphonique 3977 (numéro gratuit), conduisant à l’écoute, au soutien et à l’accompagnement de 7 212 personnes (victimes, proches ou professionnels témoins) pour faire cesser ces situations. Ces appels et ces interventions sont en hausse depuis 2019, notamment pour des maltraitances psychologiques et des restrictions de liberté des résidents en établissement, et leurs familles. Les situations concernant des victimes vivant chez elles sont en hausse continue, celles concernant des victimes résidant en établissement ayant marqué un recul lors des confinements, suivi d’un net rebond.

La lutte contre les maltraitances en France n’est pas « sur des rails » : elle nécessite un effort collectif d’envergure, pour développer une culture commune des faits de maltraitances, de leurs causes, de leurs mécanismes et de leurs conséquences ; elle implique surtout de mobiliser les moyens indispensables pour tenter d’y mettre un terme.

La Fédération 3977 préconise :

  • de consacrer la journée du 15 juin à l’ensemble des victimes de maltraitances ;
  • de développer une communication régulière sur les maltraitances ;
  • d’organiser une enquête nationale sur un échantillon représentatif, pour prendre la mesure des maltraitances réelles (pas uniquement celles qui conduisent à une alerte) ;
  • de donner un coup d’accélérateur  à la politique publique consacrée à la lutte contre les maltraitances.