15 juin, Journée mondiale contre les maltraitances :
« marquer le coup, sans marquer le pas »
Ce mardi 15 juin marque la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, instaurée par l’Organisation des Nations Unies.
Comment ne pas se saisir de cette occasion pour mettre en lumière ce fait de société à la fois :
- fréquent (16% des personnes de plus de 60 ans selon une méta-analyse internationale),
- grave (décès, hospitalisations et autres soins, séquelles, qualité de vie altérée)
- et méconnu (selon l’OMS, seule une situation de maltraitance sur 20 donne lieu à une alerte).
Interrogeons-nous sur la portée de cette journée, restreinte aux seules victimes âgées, et sur ce qui est fait à ce sujet les 364 autres jours de l’année qui suivent ou précèdent ce 15 juin, entre la journée des câlins (21 janvier) et celle de la gentillesse (3 novembre).
La nouvelle définition mise en avant en France par la Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance distingue les violences (tout un chacun peut en être victime), des maltraitances, qui touchent des personnes en situation de vulnérabilité : enfants, personnes atteintes de maladies, de séquelles de maladies ou d’accident, en situation de handicap, ou subissant des facteurs sociaux défavorables : en fait, l’âge n’y est pour rien.
En 2020, la Fédération contre les maltraitances a reçu 28 198 appels par sa plateforme téléphonique 3977 (numéro gratuit), conduisant à l’écoute, au soutien et à l’accompagnement de 7 212 personnes (victimes, proches ou professionnels témoins) pour faire cesser ces situations. Ces appels et ces interventions sont en hausse depuis 2019, notamment pour des maltraitances psychologiques et des restrictions de liberté des résidents en établissement, et leurs familles. Les situations concernant des victimes vivant chez elles sont en hausse continue, celles concernant des victimes résidant en établissement ayant marqué un recul lors des confinements, suivi d’un net rebond.
La lutte contre les maltraitances en France n’est pas « sur des rails » : elle nécessite un effort collectif d’envergure, pour développer une culture commune des faits de maltraitances, de leurs causes, de leurs mécanismes et de leurs conséquences ; elle implique surtout de mobiliser les moyens indispensables pour tenter d’y mettre un terme.
La Fédération 3977 préconise :
- de consacrer la journée du 15 juin à l’ensemble des victimes de maltraitances ;
- de développer une communication régulière sur les maltraitances ;
- d’organiser une enquête nationale sur un échantillon représentatif, pour prendre la mesure des maltraitances réelles (pas uniquement celles qui conduisent à une alerte) ;
- de donner un coup d’accélérateur à la politique publique consacrée à la lutte contre les maltraitances.